Coucou! Vous êtes déjà debout?
Je suis du matin. Enfin, je suis devenue du matin. Parce qu’avant, c’était plutôt “snooze” cinq fois et café direct. Mais depuis que j’ai posé mes valises en Australie, j’ai compris que la manière dont on commence sa journée peut tout changer. Je me lève tôt, je me parle gentiment (ça a l’air bête mais ça marche !), je fais même du yoga dans mon salon avec un kangourou en fond d’écran – eh oui, cliché assumé. Et franchement, ça me rend meilleure. Plus présente. Plus moi.
Je m’appelle Anne Rixensart, je suis animatrice sur Exigone. J’adore vous parler à la radio, mais j’adore encore plus parler de ces petits trucs qui font grandir. Parce que moi, l’Australie m’a transformée. C’était pas prévu hein. À la base je venais juste faire un road trip et faire des photos de surfeurs à Byron Bay. Finalement, je suis tombée amoureuse… pas d’un surfeur, mais d’un pays, d’un rythme, d’un état d’esprit.
Mon épisode sac-à-dos
Quand je suis arrivée ici, j’étais en mode sac-à-dos et jean troué. Un billet pour Sydney, zéro plan. Le rêve australien version freestyle. Je me souviens de mon tout premier jour, à Kings Cross. Je suis sortie de la station de train, j’ai vu un palmier et un McDo, j’ai pensé “Ouais, ça commence bien.” Et puis… j’ai flippé. Parce que tout était en anglais australien, ce dialecte où “no” devient “naaaah” et “thanks” devient “ta”. J’ai mis une semaine à comprendre comment commander un café sans me faire corriger.
Et puis, LE truc stressant : le visa. Je croyais que c’était comme acheter un billet de train. J’ai tapé “visa Australie” sur Google, j’ai vu “working holiday”, j’ai cliqué, et là… formulaire de 72 pages. C’est quand j’ai dû prouver que j’avais bien 5000 dollars en banque que j’ai réalisé que ma carrière de backpackeuse bohème allait peut-être devoir attendre. Spoiler : j’avais 4823 dollars. J’ai fait un virement de moi à moi depuis un compte épargne pour tricher un peu. J’assume.
Le parcours de l’immigrante
Mais c’est là que commence la vraie aventure. Parce qu’à chaque petit obstacle, on se découvre. On devient débrouillard. On apprend à demander de l’aide, à dire “I’m French and I have no idea what I’m doing”. Et surtout, on apprend à se féliciter pour les petites victoires. La première fois que j’ai eu un numéro de téléphone australien, j’étais fière comme si j’avais gravi l’Uluru. Le jour où j’ai reçu mon TFN (c’est le numéro pour bosser ici), j’ai fêté ça avec une meat pie et un verre de rosé tiède. Glamour, non ?
Yay! Je sais qui je suis!
L’Australie m’a offert un terrain de jeu géant pour explorer qui je suis vraiment. Loin de ma famille, loin de mes repères, j’ai dû me redéfinir. Et j’ai aimé ça. Parce que quand t’as plus personne pour te dire “t’as changé”, tu peux te transformer en toute liberté. Et dans cette liberté, j’ai trouvé une vraie passion : le développement perso. J’ai commencé à lire des bouquins avec des titres chelous du style “You Are a Badass” et “The Subtle Art of Not Giving a F*ck”. Et à force de lectures, de podcasts, de papotages en van, j’ai compris que le vrai voyage, il est intérieur.
Je suis une grande fan de carnets. J’en ai au moins six. Un pour les gratitudes, un pour les idées de projets, un pour les rêves de nuit, un pour les rêves de jour, un où j’écris des insultes polies quand je suis frustrée (oui, ça aide). C’est mon petit rituel du matin. Dix minutes à l’écoute de moi-même. Et je peux vous jurer que ça change la qualité de ma journée. Essayez ! Même trois mots : “Je suis vivante”, “Je suis capable”, “Je suis ici”.
Ma double vie
Être francophone en Australie, c’est comme avoir une double vie. Le matin, tu dis “g’day mate” à ton voisin. Le soir, tu regardes “Plus Belle La Vie” en cachette sur YouTube. Tu vis entre deux cultures et tu prends le meilleur des deux. J’ai appris à ne pas choisir. Je suis française, et maintenant aussi un peu australienne. Je râle encore pour le prix des croissants, mais je dis “no worries” au lieu de m’énerver. C’est ça, l’équilibre.
Un jour, j’étais à Fremantle, en WA, je me baladais dans un marché local, j’ai entendu un gars avec un accent très… Toulouse dire “Tu veux une saucisse de kangourou ?” J’ai rigolé comme une gamine. On a parlé pendant une heure. Il m’a dit qu’il était venu pour trois mois, ça faisait huit ans qu’il était là. Comme quoi, on ne sait jamais ce que la vie nous réserve. Cette conversation-là, elle m’a marquée. Parce que j’ai vu en lui un miroir. Un Frenchie devenu Aussie, un peu maladroit, mais sincère. Comme moi.
Et je le partage!
J’aime partager ça avec vous à la radio. Parce que je sais qu’on est nombreux à vivre ce grand écart quotidien entre deux mondes, deux langues, deux modes de vie. Et que parfois, c’est déroutant. Mais souvent, c’est beau. On découvre des facettes de nous qu’on ne soupçonnait pas. On apprend à cuisiner sans crème fraîche (courage !), à fêter Noël en maillot, à bosser pieds nus dans un coworking.
Alors si vous êtes arrivés récemment, si vous galérez avec Medicare, si vous ne comprenez rien aux assurances australiennes ou que vous pleurez parce que vous ne trouvez pas de camembert correct… je vous vois. Je suis passée par là. Et je vous promets que chaque galère est une graine. Une graine qui pousse, doucement, et qui finit par devenir un arbre magnifique avec des racines françaises et des branches australiennes.
Et si je peux vous laisser avec une pensée pour aujourd’hui, c’est celle-ci : soyez doux avec vous-mêmes. L’expatriation, c’est une aventure de l’âme. Ce n’est pas une ligne droite. C’est une belle zigzag. Avec du soleil, des surprises, des larmes, et beaucoup de “first times”. Premier job, première amende parce que vous saviez pas qu’on pouvait pas tourner à droite, première amitié australienne qui vous appelle “buddy” et vous invite à un barbie.
Prenez le temps. Célébrez les petites choses. Offrez-vous des carnets. Parlez français quand vous en avez besoin. Parlez anglais quand vous en avez envie. Et surtout, restez curieux. C’est ça, le vrai moteur du changement.
Et moi, je suis là, sur Exigone, pour vous accompagner, vous faire rire, réfléchir, et peut-être même vous inspirer un peu. Vous nous écoutez sur notre site web, sur TuneIn, sur MyTuner… et bientôt, peut-être, en vrai, autour d’un café (avec ou sans kangourou).
À très vite,
Anne 🦘📻✨